Romans

Le chasseur Zéro

  • Titre : Le chasseur Zéro
  • Auteure : Pascale Roze

Laura Carlson vit à Paris chez ses grands-parents. Sa vie est rythmée par le vrombissement du Chasseur Zéro, cet avion japonais qui a torpillé le cuirassier sur lequel servait son père. Sa mère vit en recluse. La petite Laura a peu d’amis. Son existence semble pourtant prendre un nouveau tournant lorsqu’elle rencontre Bruno, un jeune compositeur. Lui suffira-t-il à tourner la page d’un passé si douloureux ?

Mon avis :

Ce roman traine dans ma pile à lire depuis une éternité, avec tant d’autres qu’on me donne « parce que j’aime lire ». C’est une chose assez amusante que les gens considèrent que dans la mesure où j’aime lire, on peut me donner tous les livres qu’on trouve ici et là. Avec l’âge, j’ai moins de scrupules qu’avant à faire un tri drastique dans ces offrandes, et Le chasseur Zéro a donc suffisamment éveillé ma curiosité pour y survivre.

Dans un premier temps, j’ai été séduite par l’écriture de l’auteure : une certaine forme de poésie pourtant très sèche et abrupte met en évidence Laura, enfant élevée au milieu du silence. Le silence de sa mère qui semble souffrir d’une dépression non soignée, le silence de son père vraisemblablement mort, le silence de son grand-père qui a du mal à exister face à la grand-mère dont les silences sont accusateurs. Pas vraiment un début de roman joyeux, mais vient l’adolescence, ses rencontres, ses changements, et je me suis mise à espérer que Laura allait s’échapper de son cocon insonorisé et faire du bruit.

Cependant, quand le bruit est arrivé, ce fut celui du fameux chasseur Zéro. Il a emporté avec lui mes espoirs et mon empathie pour l’héroïne qui sombre peu à peu dans une folie douce et effrayante. Tout à coup, ce « je » qui jusque-là me portait, est devenu un boulet. Un « je » étouffant parce que je ne comprenais plus l’héroïne et son besoin maladif de s’attacher à ce qui la détruisait.

J’ai terminé ma lecture avec incompréhension et soulagement. Et je me demande encore comment un roman si prometteur a t’il pu se transformer en quelques pages en une si grande déception. J’en garde la terrible impression d’être passée à côté, tout en ayant pourtant été très près…

Mon ressenti : 2,25/5

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