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Fahrenheit 451

  • Titre : Fahrenheit 451
  • Auteur : Ray Bradbury

Dans un monde où la lecture est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers brûle tous les livres dont la détention est interdite.

Mais un de ces nombreux pompiers, Montag, en proie au doute, commence à rêver d’une société différente, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit de biens de consommation éphémères. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé.

Mon avis :

Ce recueil de nouvelles est dans ma pile à lire depuis une véritable éternité! Je repousse sans cesse la lecture pour des lectures plus urgentes ou coup de coeur. Le confinement est donc l’occasion parfaite de sortir petit à petit mes antiquités. Et c’est donc la première nouvelle de cet ensemble qui inaugure ce dépoussiérage!

Au premier abord, le texte est un peu dur à aborder : les propos sont assez obscurs et il est nécessaire de faire un gros travail d’imagination pour parvenir à visualiser l’ensemble, mais une fois que cela est fait, il est enfin possible de se concentrer sur les personnages et le récit, et d’en prendre toute la mesure.

Je suis vraiment ravie d’enfin avoir lu ce monument de la littérature dystopique même si ces préoccupations m’ont un peu fait sourire. En effet, il est amusant de voir que quelque soit l’époque, les auteurs annoncent la déchéance et la destruction du livre. D’abord, ce fut l’imprimerie qui fut accusé de voler au livre sa préciosité et d’en réduire la qualité en permettant à n’importe quel urluberlu d’écrire. Ensuite, ce fut la radio qu’on accusa de détourner les gens de la saine lecture, puis la télévision – ce roman est en plein dedans -, puis Internet, les réseaux sociaux, les livres numériques et aujourd’hui Netflix et toutes les plateformes de vidéos à la demande. Vous me traiterez d’utopiste, mais je ne vois dans ces mouvements rien d’autre qu’une peur nourrie par l’ignorance. Le livre a survécu à tous ces pseudos meurtriers, il survivra encore.

Cependant, Ray Bradbury était probablement un utopiste lui aussi, car au fond, malgré la déchéance décrite dans ce roman, il dépeint des personnages qui se remettent malgré tout en question, qui cherche désespérément ce qui manque à leur vie, et qui meurent d’être privé de la curiosité, de la possibilité d’apprendre et d’émanciper leur volonté d’un système écrasant et étouffant qui détruit l’école, la famille comme cellule apprenante, et enfin les livres, dernières briques de la construction culturelle de l’individu.

La partie la plus intéressante de ce texte réside pour moi dans son positionnement : ce qui est pour le lecteur la plus terrible des dystopies, se révèle être pour la plupart des personnages du dit texte, une utopie. N’y a t-il pas, au fond, des tas de gens, qui révéraient d’être privés de penser pour profiter pleinement de l’instant présent? Il y a là une véritable question philosophique : le bonheur n’a t-il pas de la valeur parce qu’il est rare et éphémère?

Mon ressenti : 3,75/5

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