Romans

La mariée du Dolmen

Titre : La mariée du Dolmen

Auteur : Daniele Bélorgey

Illustrateur : Zimmerfish

La quatrième de couverture :

Il y a des héritages auxquels il faudrait renoncer…
« C’était l’année de ses seize ans, et elle avait tout compris ce soir-là. Immobile, figée dans sa robe aérienne de tulle bleuté qui éteignait ses yeux et fagotait son corps, elle avait regardé ses amies danser. D’interminables heures, des heures humiliantes où les regards glissaient sur elle sans la voir, de plus en plus coincée entre les mères de ses compagnes, leur pitié et sa propre détresse. Son retour chez les religieuses avait été une délivrance. Pourtant elle avait rendu à cet instant même son propre verdict, sans appel : « Je suis laide. Personne, jamais, ne voudra de moi. Je suis laide. »
Son destin allait mettre deux ans pour la rattraper. Une fête de charité avec son amie à Nantes, un cousin de la jeune fille qu’on n’avait pas revu depuis son retour de l’armée, et cet homme qui l’accompagnait. Si beau, si terriblement beau. »

Près de Guérande, au pays des dolmens, la mort a la couleur du quartz blanc. Clémence Kéro n’a que quatorze ans lorsque sa jeunesse insouciante bascule dans l’horreur après le meurtre rituel de ses parents. Orpheline, héritière d’une fortune colossale, la voici projetée contre son gré sous la tutelle d’un oncle éloigné, un homme froid et austère qui l’arrache à sa province natale pour les terres humides et éternellement balayées par le vent de la Guérande médiévale. Seule l’amitié de la famille Martel, et de leur fille Thérèse, parviendra à la sauver du désespoir, et de son insignifiance.
Pourtant, ce soir, elle a rencontré un homme qui l’a immédiatement éblouie. Un homme aussi pauvre qu’elle est riche et qui, en dépit de toutes les apparences, semble s’intéresser à elle. Peut-être est-ce le coffret de pièces anciennes couvertes d’inscriptions druidiques, découvertes à deux pas du grand dolmen, qui lui ont finalement porté chance. Mais cet étrange trésor recèle également une malédiction, une horreur sans nom que Clémence devra affronter au péril de sa vie alors que rôde sur les landes le spectre du seigneur satanique de la secte du dolmen, dont la convoitise obscène va souiller à jamais sa seule amie avant de s’attaquer à elle…

Mon avis :

Merci beaucoup à l’auteur et à monsieur Patrick Ferrer, sans qui j’aurai pu passer à côté de cette jolie découverte.

Une belle couverture, des dolmens, des légendes et un héritage mystérieux, il n’en fallait pas plus pour me convaincre de lire ce livre. Sans compter que la présentation du titre est très bien ficelée : d’un côté, un extrait percutant qui permet de cerner l’héroïne et le style de Daniele Bélorgey, de l’autre un résumé du récit que je me suis ici permis de « raccourcir » (le texte est en fait en blanc, il suffit de le surligner pour le voir apparaître). En effet, je trouve que la fin de la dernière phrase gâche un peu le mystère du livre, en révélant trop dès le début.

C’est un défaut qu’on retrouve malheureusement à plusieurs reprises dans le récit. Les personnages ont des réactions ou des attitudes beaucoup trop révélatrices qui laissent présager rapidement les rôles qu’ils tiennent dans l’histoire de Clémence. J’avoue que je les ai aussi trouvé parfois creux et caricaturaux. La mari de Clémence se comporte comme un automate la majeure partie du récit avant de retourner tout à coup sa veste avec une niaiserie assez navrante ; sa meilleure amie, Thérèse, est décrite comme une femme moderne et libre qui assume ses désirs et sa vie de femme célibataire, mais à côté de cela c’est un vrai cœur d’artichaut capable de tomber amoureuse au pire moment de sa vie… Heureusement, Clémence et son caractère rêveur et fort sont là pour rattraper le récit.

Je tiens tout de même à nuancer mon opinion qui tient certainement au fait que je ne suis pas une amatrice de romance. Cela explique peut-être la condescendance que m’inspirent certaines réactions des personnages. Pragmatisme quand tu nous tiens. 🙂

Pourtant, cela n’a en rien nui à ma lecture, car même si j’ai découvert qui était le « vilain » du récit, cela ne m’a pas permis pour autant de déterminer quelles étaient ses motivations. Du reste, l’auteur offre une révélation de fin qui rattrapera cela pour ceux qui ne l’ont pas vu venir, pour les autres sachez que l’aura de mystère qui entoure les événements suffit largement à rendre cette lecture plaisante.

Car, l’auteur maîtrise parfaitement l’aspect fantastique de son récit en créant une histoire à la fois originale et prenante qu’on a du mal à lâcher avant le dénouement. L’ambiance aurait néanmoins gagné à être enrichie par un peu de matière descriptive : de quelle guerre revienne les personnages au début du récit, est-ce vraiment si original de ne pas être mariée à 27 ans à cette époque, Clémence lit beaucoup, mais quels auteurs, quelles légendes en particulier ? Prendre plus de temps pour décrire ne serait que les lieux aurait donné un peu plus de profondeur au récit, car on a parfois l’impression de survoler l’histoire, effet accentué par les nombreuses ellipses temporelles pas toujours très bien maîtrisées au niveau du récit.

Malgré tout, ce roman reste une lecture agréable qui remémore avec douceur les légendes d’antan.

Note : 2.75/5

 

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