Contes·Essai

Les contes de Perrault sur le divan

Titre : Les contes de Perrault sur le divan

Auteur : Pierre Sultan

La quatrième de couverture :

Si Bruno Bettelheim a le mérite de publier en 1976 une « Psychanalyse des contes de fées », son étude privilégie les récits des frères Grimm au détriment de ceux de Perrault. Par ailleurs, se centrant uniquement sur le héros, le psychanalyste américain envisage ces fictions littéraires comme l’illustration exclusive de fantasmes infantiles.
Délaissés, considérés à tort comme secondaires, les nombreux adultes qui peuplent ces contes représentent pourtant le contexte qui entoure l’enfant. Comme dans la réalité, celui-ci est indissociable de son environnement, auquel il ne peut échapper.
Interroger alors les comportements, les pensées, le fonctionnement psychique de ces adultes en place de parents, de tuteurs ou de prédateurs, apporte de nouvelles clefs dans la compréhension du développement, des mésaventures ou du devenir de l’enfant-héros.
Loin de se résumer à d’inoffensives histoires, ces récits dévoilent ainsi leur vraie nature. Ils éclairent les méandres de l’âme humaine, laissant alors supposer que ces « contes de fées » ne sont sans doute pas à laisser entre toutes les mains…

Mon avis :

J’ai lu Psychanalyse des contes de fées pour la rédaction de mon premier mémoire universitaire. Si cela commence à faire quelques années, je me souviens encore clairement que j’avais eu des difficultés à trouver du matériel intéressant pour mon mémoire sur les fées, puisqu’en effet, Bettelheim se concentre tout au long de son ouvrage sur le héros. De plus, comme le fait judicieusement remarquer Pierre Sultan, cet ouvrage est assez étroit puisque d’une part, il se concentre sur les contes des frères Grimm uniquement, d’autre part, Bruno Bettelheim, à l’image de Freud, traduit la plupart des actions par l’expression de fantasme souvent à caractère sexuel. C’est donc avec bonheur que j’ai découvert cet ouvrage qui venait à la perfection compléter le travail de Bruno Bettelheim.

Pour autant, cet essai n’aura pas réussi à me séduire autant que le premier. D’une écriture très académique, Pierre Sultan souligne les comportements des personnages secondaires, voire absents du conte, pour mettre en relief les non-dits du récit. Si cet aspect du roman est intéressant, le rythme scolaire et les nombreuses digressions de l’auteur peuvent parfois ennuyer à défaut de rebuter. La démonstration est bien là, mais le lecteur lambda se serait contenté d’un ou deux exemples plutôt que d’une série de recherche ramenant toujours au même point. Heureusement, l’ouvrage est assez court et mon sentiment tient probablement au fait que je l’ai lu d’une traite quand j’aurais peut-être dû laisser maturer mon ressenti sur chaque conte abordé.

Il est pourtant important de souligner que pour apprécier cet ouvrage à sa juste valeur, une bonne culture générale est nécessaire. En effet, Monsieur Sultan fait référence à des romans et des faits historiques ainsi qu’à l’ouvrage de Bettelheim. Avant de vous lancer, prenez donc le temps de lire le premier ouvrage en la matière, et munissez-vous d’un carnet pour faire quelques recherches au cours de votre lecture. Après il n’y a rien de bien méchant, car j’ai pour ma part saisi la plupart des références, mais j’ai fait des études d’Histoire et de Lettres et je ne suis pas vraiment sûre que tout le monde ait lu La princesse de Clèves par exemple. Un roman que je vous conseille au passage. 😉

Note : 3.5/5

 

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