Romans

2084 – La fin du monde

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Titre : 2084 – La fin du monde

Auteur : Boualem Sansal

La quatrième de couverture :

L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, «délégué» de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions.
Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion…

Mon avis :

N’ayant jamais lu 1984 de Georges Orwell, j’ai pu lire ce roman l’esprit libre de toute comparaison.

J’ai trouvé la construction du récit originale. Le héros est un personnage commun à l’intelligence normale. Il n’a rien d’un surhomme et rien d’extraordinaire ne lui arrive. Comme beaucoup de personnes dans son pays, il est un jour tombé malade et comme la loi l’exige, il a été envoyé très loin dans les montagnes, histoire de mourir loin des yeux et du cœur de ceux à qui il pourrait manquer. Mais ce séjour, où la faim et le froid se font encore plus sentir que dans sa vie quotidienne, est l’occasion pour Ati de se poser des questions. Car, dans cet endroit perdu, l’endoctrinement est moins efficace, on ne peut pas forcer des mourants à se flageller ou à jeûner, qu’aurait-il à perdre ? La vie ? Jusqu’ici Ati n’avait jamais pu vraiment penser. Dans la société totalitaire dans laquelle il a grandi, chaque seconde de vie est contrôlée et utilisée ; réfléchir c’est remettre en cause le bien-fondé des lois, ce qui fait de vous un traître et vous conduit au peloton d’exécution. Pas étonnant que la majorité des gens se contentent d’être des moutons. Mais cette fois, entre la vie et la mort, notre héros à tout le temps de penser, d’écouter et d’observer. Pour une fois son attention ne lui servira pas à faire de la délation, mais à apprendre. Quelle est cette frontière dont tout le monde parle ? L’Abistan n’a pas de frontière puisqu’il est LE monde ? Alors pourquoi des gens n’hésitent-ils pas à mourir pour tenter de l’atteindre ? Et d’abord, c’est quoi une frontière ? Ce ne sont que quelques questions que notre héros se pose ; un point de départ pour des centaines d’autres.

Autour de ces questionnements, Boualem Samsal construit son univers. Bienvenue dans une société totalitaire où la notion d’individu a été effacée, ou penser est un crime passible de mort et où la délation est récompensée. L’Abistan est un immense empire où les fanatismes religieux et politiques se mélangent pour créer le pire gouvernement qu’on puisse imaginer ; gouvernement d’un pays désertique où les gens se meurent à petit feu. Si les paysages font tout de suite penser au Moyen-Orient et les différentes informations à une guerre dans laquelle il avait affronté l’Occident, je suis pourtant tentée de dire que c’est une coïncidence. Il fallait bien imaginer un paysage pour ce pays. Pourquoi pas celui de ce Moyen-Orient d’ores et déjà dévasté ? Pour autant, je pense que l’auteur voulait vraiment faire une critique du fanatisme et du totalitarisme en général et pas seulement de l’islam comme beaucoup veulent le croire. Il cite pourtant à bon escient ce « Big Brother vous regarde ». Difficile de savoir si c’est une référence aux États unis ou à ces fameux V capables de lire dans l’esprit des gens…

Le point de départ est intéressant et l’histoire prenante, même si je n’ai pas trouvé l’écriture particulièrement séduisante. Le style est assez lourd, mais correspond finalement bien à l’univers du roman. Néanmoins, j’ai trouvé cette lecture assez ennuyeuse, car les informations sont diffusées petit bout par petit bout et il y a de nombreuses répétitions qui rendent la lecture fastidieuse à la longue. Pour ne rien arranger, la dernière partie du récit part vraiment dans tous les sens et à finit par m’écœurer complètement de ma lecture.

Note : 2/5

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2 réflexions au sujet de « 2084 – La fin du monde »

  1. Ah, tiens, c’est étonnant, tu es encore plus dur que moi, dans ta notation et nous n’avons pas été troublés par les mêmes points. J’ai apprécié cette écriture que tu trouves lourde.
    Bises, nanet

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    1. C’est peu être dû au fait que j’ai lu pratiquement toute la liste du Goncourt (sauf 3 titres) et qu’au final, j’ai finit par bien me demander pourquoi on faisait autant de bruits autour des prix littéraires quand on voit le niveau des romans sélectionnés. Je fais de bien plus belles découvertes hors prix et j’admets que cet état de fait m’a peut être rendue un peu amère sur mes dernières lectures. :S

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