Romans

Notre-Dame de Paris

Titre : Notre-Dame de Paris

Auteur : Victor Hugo

Résumé :

La Esmeralda, jeune bohémienne insouciante et candide, danse et chante sur le parvis de Notre-Dame. Pas une seule seconde, l’enfant de 16 ans, ne réalise qu’elle ne peut être que haïe ou adulée. Par défit ou imprudence, elle tournoie dans Paris, sans se soucier des règles, attisant jalousie et convoitise. Aveuglée par sa naïveté, elle ne voit pas la tragédie qui se trame et dont elle est le centre…

Mon avis :

Pour une raison inconnue, dans mes souvenirs, j’avais assimilé le style d’écriture de Victor Hugo à celui d’Émile Zola. J’ai donc été agréablement surprise de découvrir une écriture fluide et ironique qui rend la lecture de ce roman plus aisée que je ne l’avais imaginée au premier abord. Seul petit bémol, le grand nombre de citations latines qui m’a amèrement rappelé que je n’avais pas pris l’option latin que ce soit au collège ou au lycée… parfois le texte est assez proche du français pour qu’on reconnaisse une expression et d’autres, pas du tout. J’ai donc un peu regretté l’absence de notes de bas de page ou de fin pour m’aider un peu. Décidément, les e-books n’étaient pas vraiment au point quand Gallimard a décidé de sortir sur DS « Les 100 livres classiques ».

Du point de vue de l’histoire, je dois avouer que je l’ai totalement découverte. Je n’avais, en effet, en tête qu’une vague idée de la version Disney à laquelle je n’avais pas accrochée. J’aurais bien voulu dire que c’est une très belle histoire, mais les héroïnes comme Esmeralda ont le don de me mettre les nerfs à fleurs de peau. Je crois que j’ai intérieurement applaudi quand Claude Frollo lui dit que puisqu’elle le rejette, elle n’a plus qu’à mourir. Honte à moi, mais je me suis sentie plus proche de l’archidiacre de Josas que d’elle. Comment, après toute la gentillesse et la patience dont Quasimodo fait preuve à son égard, sa présence lui reste insupportable parce qu’il est laid ?! Mais à quoi rime ce raisonnement ?! Je l’ai trouvé nigaude (passez-moi l’expression) et cruelle. Pas une seule seconde, je n’ai eu d’empathie à son égard…

Heureusement, en lisant Notre-Dame de Paris, j’ai eu le sentiment que l’histoire d’Esméralda n’était en fait qu’un prétexte utilisé par Victor Hugo pour écrire un roman sur la cathédrale elle-même. Un roman qui parle énormément d’architecture, mais aussi d’Histoire. Ces deux derniers points m’ont tant plu que je serais presque tenté d’écrire lisez-le non pas pour le scénario, mais pour l’Histoire autour ! Les superbes descriptions architecturales de Victor Hugo m’ont fait regretter de ne plus vivre à Paris. J’aurais beaucoup aimé aller faire un tour à Notre-Dame pour mieux m’en imprégner et voir de mes yeux tous les détails dont parle le roman. Le travail fourni par Hugo est, à ce point de vue, époustouflant ! Ses descriptions de Paris au XVe siècle sont si réalistes qu’on a l’impression d’y être. Même si j’avoue avoir plus de mal à m’imaginer un paysage de ville que de nature. Peut-être parce que j’ai grandi à la « campagne »…

J’ai cependant eu un peu plus de mal avec le livre III où les descriptions sont plus géographiques qu’architecturales. Pour le coup, je l’ai trouvé un peu ennuyeux…

Un dernier point que je voudrais soulever concerne le parallèle que j’ai involontairement fait entre architecture et imprimerie au XVe siècle et livre papier et livre numérique de nos jours. Victor écrit un long « essai » sur ce sujet dans lequel il explique que l’imprimerie, par sa simplicité de production, de fonctionnement, par son ouverture et sa portabilité, a tué l’architecture. Force est de constater qu’il avait raison. Même si, de temps en temps, un monument, un architecte sortent du lot, on reste quand même très loin de l’art des constructeurs de pyramides, des jardins suspendus de Babylone, etc. Je me suis donc demandé si ce n’était pas le destin du livre qui s’écrivait de nos jours, comme celui de l’architecture près de six siècles plus tôt. Le futur n’est-il pas au livre numérique avec, de temps à autre, la publication d’un ouvrage d’excellence, plus moderne, plus artistique, que celui que nous connaissons ?

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