Nouvelles

La confusion des sentiments

Titre : La confusion des sentiments

Auteur : Stefan Zweig

Traducteurs : Alzir Hella, Olivier Bournac, Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent.

Ma quatrième de couverture :

A Berlin pour ses études, Roland découvre tout en même temps : l’amour, la liberté, l’agitation continuelle des grandes villes… Entraîné par la nouveauté et ses passions, il oublie l’université jusqu’au jour où son père vient lui rendre visite à l’improviste. Sa vie dissolue et dénuée de sens lui éclate alors au visage.

Pour rattraper son retard et se mettre au travail sérieusement, il prend la direction d’une petite université de province. Là-bas, un professeur de philologie anglaise le prend sous son aile, et auprès de lui Roland prend goût aux études et aux longues conversations sur la littérature. Mais le comportement changeant de son mentor met les nerfs du jeune homme à rude épreuve.

Mon avis : 

Quel délice de relire une nouvelle de Stefan Zweig au sommet de son art ! Depuis ma lecture de Vingt-quatre de la vie d’une femme grâce à laquelle j’ai découvert l’auteur, je cherchais en vain à revivre la petite étincelle que j’avais éprouvé ce jour-là. Mais j’allais de déception en déception avec des nouvelles certes agréables et d’autres terriblement ennuyeuses jusqu’à celle-ci : l’apothéose !

Adieu les pleurnicheries de Destruction d’un coeur, adieu le sentimentalisme de La ruelle au clair de lune ; quel bonheur de retrouver le ton juste combinant avec art les émotions pour qu’elles transportent le lecteur. J’ai à nouveau éprouvé cette empathie dévorante qui vous laisse le cœur au bord des yeux, prêt à éclater à chaque nouvelle ligne.

*SPOILER Mais surtout dans cette nouvelle il faut saluer l’auteur pour avoir oser parler d’un sujet tabou au début du siècle. Un sujet qu’il aborde pourtant avec beaucoup de délicatesse sans sombrer dans la caricature.* Tout est là, juste et pur, et c’est le lecteur qui se meurt d’impatience, qui tourne les pages fiévreusement en se demandant quand est-ce que toute cette tension accumulée va exploser.

Puis voilà déjà les dernières lignes… l’explosion a eu lieu, mais pas comme on l’entendait et on se surprend à relâcher tout à coup nos muscles qui tout au long du récit s’étaient tendus imperceptiblement.

Tout est dit. Le maestro a encore noirci une centaine de page de son talent. Et moi, j’ai en le souffle court.

Note : 5/5

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classiquebadgelogo

2 réflexions au sujet de « La confusion des sentiments »

  1. Apres avoir lu Le joueur d’échecs, je cherchais d’autres nouvelles de cet auteur. Il y en a tellement que je ne sais pas laquelle sera la prochaine. Ta chronique attire mon attention. Je note La confusion des sentiments, merci pour ton avis.

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    1. Avec plaisir. 🙂 Vingt quatre heures de la vie d’une femme, La collection invisible et Le voyage dans le passé sont aussi très agréable si tu as l’occasion de le les lire ou que tu les trouves avant.

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