Littérature·Romans

Les enfants de la liberté

Titre : Les enfants de la liberté

Auteur : Marc Levy

Ma quatrième de couverture :

1943, la France occupée a renoncé à sa liberté, à son titre de nation des droits de l’homme et à tant d’autres choses encore. Pourtant dans ce pays dont la devise est piétinée chaque jour, il reste quelques braves pour croire à la liberté, à l’égalité et à la fraternité. Quelques enfants en fait… Les enfants de la liberté ; leur histoire commence entre ses lignes et continue dans la mémoire collective, la mienne, la vôtre…

Mon avis :

Je voulais rédiger cette chronique en l’honneur de l’anniversaire du débarquement allié, mais je n’ai pas réussi à trouver les mots justes pour le faire. Je ne suis pas sûre d’y arriver aujourd’hui non plus d’ailleurs. Le simple souvenir des horreurs perpétrées durant la Seconde Guerre mondiale me noue la gorge. C’est comme cela. Je peux lire les pires horreurs quand elles ne sont l’oeuvre que d’un seul homme, mais l’idée que l’humanité tout entière a participé à celles-ci, par représailles ou par ignorance, me révolte au plus haut point. Pourtant, il faut bien le faire, retourner le couteau dans la plaie encore sensible pour ne pas oublier la douleur, ne pas oublier ceux qui sont tombés pour que jamais plus personne ne tombe à son tour.

Vous l’aurez compris, ce livre m’a émue. J’ai parfois même pleuré. Est-ce que c’est un gage de qualité ? Je ne sais vraiment pas. Je vous l’ai dit, je n’ai jamais réussi à rester de marbre devant ce sujet. Mais il y a au moins une chose dont je suis sûre : le lire c’est un peu faire son devoir vis-à-vis de la 35e brigade FTP-MOI. Ce sont eux ces enfants de la liberté que les cours d’Histoire du collège et du lycée oublient au profit de la Résistance avec un R majuscule. Pour moi la Résistance, ce n’était pas un groupe, ce n’était pas le maquis ou même la 35e brigade ; c’était tous ces gens qui malgré la terreur ont fait quelque chose, même un petit rien à la hauteur de leur courage. Tous ceux qui ont résisté à leur manière, avec leurs moyens, même si ce n’est qu’en feignant l’ignorance quand on les interrogeait. Tous ceux qui ont refusé de participer à défaut de se battre.

Ce qui m’indigne, encore aujourd’hui, c’est la poursuite de cet enseignement incomplet, l’incapacité des enseignants à dire aux enfants que la vérité n’est pas que dans les livres d’Histoire approuvés par le ministère, mais dans une multitude d’autres qui forgent nos opinions et nos valeurs. Des livres comme celui-ci, parfaitement abordable pour des collégiens et des lycéens à qui on dit toujours de lire Si c’est un homme de Primo Levi, comme s’il n’existait que celui-là. Pas que je dénigre le talent de Primo Levi, mais il y a aussi des pépites comme celui-ci, avec des noms de lieux qui parleraient tellement plus aux adolescents du Sud.

Ce livre ne brille pas par sa prose, mais par son contenu. Cette volonté insatiable de vivre, ce désir de liberté que rien n’a su éteindre, et plus que toute autre chose : son humanité. Ici, pas le moindre message haineux vis-à-vis de ces bourreaux qui s’en sont sortis indemnes, et même parfois avec les honneurs. Non rien, juste un constat et de l’amour, beaucoup d’amour, d’amitié et de tolérance.

Cela fait du bien, car j’avais abandonné l’idée de lire les livres de l’auteur. En effet, je n’aime pas son style et j’ai l’impression de tourner en rond avec des histoires qui ne tiennent pas debout et des personnages caricaturaux dans la plupart de ces romans. Je trouve qu’il manque cruellement d’originalité. Mais pour cette fois, je lui pardonne, car il fait preuve d’un talent qui, selon moi, lui fait défaut le plus souvent : la justesse. Justesse dans le ton, dans le rendu des émotions, dans la maîtrise de l’histoire, et cela peut-être parce qu’une fois n’est pas coutume cette histoire-là précisément le touche.

Un livre qui vous donne envie de dire, moi aussi je suis Française, et dans mon sang coule celui de l’Italie, de l’Espagne et de certainement bien d’autres nations encore. Et j’en suis fière, car je me sens bien plus de ce pays que tous ceux qui se revendiquent « de pure souche » comme si cela avait la moindre signification.

Note : 4/5

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4 réflexions au sujet de « Les enfants de la liberté »

    1. Ouh là, je n’aurai pas le courage de le relire pour l’instant, mais il est vrai que c’est une sacré surprise de la part de Marc Levy. Le comble c’est que j’ai vu sur la toile que ceux qui l’aiment habituellement n’ont pas aimé ce livre !

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