Bronze et Tournesol

Titre : Bronze et Tournesol

Auteur : Cao Wenxuan

Traducteur : Brigitte Guilbaud

Ma quatrième de couverture :

Tournesol est une petite fille de la ville. Son père qui l’aime plus que tout au monde lui a donné ce prénom inattendu en référence à sa fleur préférée, celle qu’il sculptait dans le bronze dans son village natal. Bronze est, quant à lui, un garçon de la campagne, issu d’une famille pauvre, il est devenu muet à la suite d’un incendie qui ravagea son petit village lorsqu’il était enfant. Tout les sépare et pourtant, après leur rencontre, ils ne pourront plus se séparer, car ce ne sont pas les mots qui forment leur histoire, mais les sentiments qu’ils ont l’un pour l’autre.

Mon avis :

Ce roman jeunesse est une agréable découverte. Le ton est extrêmement doux et poétique. Il est facile de se laisser bercer par la narration de Cao Wenxuan, de fermer les yeux et de voir devant soi s’étaler un paysage de la Chine agricole. Ce n’est pourtant pas une histoire joyeuse ou triste, non, juste une histoire simple, un morceau de vie avec ses hauts et ses bas.

L’histoire d’une famille dont les liens sont si forts qu’aucun malheur ne parvient à leur ôter le désir de vivre et d’affronter les événements. Le récit de deux enfants qui font preuve d’une immense ingéniosité pour embellir leur quotidien et le rendre plus merveilleux encore que celui des enfants à qui tout est acquis sauf l’essentiel : l’amour et l’attention de leurs aînés.

C’est à la fois très beau et très lent. C’est pourquoi je destinerais ce livre à de jeunes adolescents (12-13 ans) qui aiment déjà la lecture et qui sont attirés par les romans oniriques et poétiques. À ne pas mettre entre toutes les mains donc au risque qu’un enfant le trouve ennuyeux.

Pour les adultes, il développe un aspect intéressant de la culture chinoise qui est peu abordé dans les best-sellers. C’est cette Chine agricole, qui a l’électricité, mais qui va encore à la rivière faire sa toilette, celle de ces travailleurs acharnés et immensément respectueux des lois et des gens de la ville qui a pourtant beaucoup souffert de la famine. L »impact morbide de la politique de Mao Zedong est mis en avant sans être ouvertement énoncé puisque les personnages du livre ne comprennent pas, par exemple, pourquoi des élites de la ville viennent travailler la terre à la campagne. *SPOILER Pas plus, d’ailleurs, qu’ils ne comprennent pourquoi le retour de Tournesol en ville et si important pour ces bureaucrates. Complètement ignorants en matière de politique, aucuns ne réalise que c’est un symbole que se joue avec le destin de la petite fille.*

Note : 3/5